Aller en soirée, c’est un peu comme aller voir un film. On est
plusieurs dans le même endroit, à voir les mêmes choses, mais l’impression
finale est souvent bien différente selon les personnes.
En général, tout commence assez bien (normal, t’es encore sobre), &
en général, tout finit assez mal (normal, t’as fait l’évier toute la soirée à
boire tous les fonds de verres).
Attention : soirées en boîte et soirées chez l’habitant (connu ou
non) ne sont pas équivalentes.
Attention n#2 : la luminosité est sensiblement différente selon
les deux lieux (Vous verrez, ça a son importance)
La soirée en boîte ne commence pas à la même heure que la soirée chez
l’habitant. Ce détail a son importance, puisqu'il va de pair avec ton taux
d’alcoolémie (l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec
modération)
De plus, la soirée en boîte rassemble beaucoup plus de monde que la soirée chez
l’habitant, mais encore plus important, elle rassemble plus de monde que tu ne
connais pas (ce qui peut réveiller en toi le sentiment étrange du
« rienàfoutrejelesreverraijamais »).
La soirée en boîte te fait globalement perdre tout tes sens : vue,
ouïe, odorat, toucher et goût (pour le dernier, c’est surtout en fin de soirée
à ce qu’on m’a dit … L’abus de connotations sexuelles est dangereux pour votre
réputation, à utiliser devant un public restreint)
La soirée en boîte te permet d’assumer ton corps, bizarrement tu es
toujours belle/beau en boîte. Ah non, sauf quand tu vas au toilettes et qu’en
te lavant les mains tu constates les dégâts dans le miroir :
Pour les filles : yeux de panda, mèche
râteau, sein qui se barre du soutif, collant descendu (presque aux genoux),
tâches d’alcool sur le beau chemisier tout neuf de chez Comptoir (ou H&M
pour celles qui ont le même compte en banque que le mien)
Pour les mecs : auréoles d’une taille
difficilement mesurable, gouttelettes de sueur sur le front, braguette et boutons
de chemise ouverts, traces de rouge à lèvres (de couleurs différentes) dans le
cou
La soirée en boîte ne te permet pas d’avoir des discussions très
élaborées, contrairement aux soirées chez l’habitant. Quand en boîte les mots
le plus souvent échangés sont « pipi », « vomi », et
« choper », chez l’habitant, ce sont les mots
« élections », « démagogie » et « musique ». Pour
mieux comprendre, mise en situation :
-
En boîte : « tu m’accompagnes faire
pipi ? » (entre nanas la plupart du temps)
-
Chez l’habitant : « Tu fais tellement
preuve de démagogie Jean-Charles, ça me désespère … Attends, laisse-moi mettre une
musique ! »
En revanche, on peut trouver des similitudes entre les deux sortes de
soirées :
La luminosité comme je le disais est un point important. En
boîte, elle est presque inexistante ce qui te pousse vers des hommes/des femmes
qui ne correspondent pas forcément (pas du tout) à tes goûts en « temps
normal » (« temps normal » = contraire de « temps où tu
comptes le nombre de verres descendus en UNE SOIRÉE »). Chez l’habitant,
la luminosité est souvent plus intense, donc tu compenses en comptant le nombre
de verres descendus en UNE HEURE. Le résultat final est sensiblement le
même : c’est le zoo de Vincennes réuni en une personne collée contre toi
en train de te détartrer les molaires. Dans ces cas-là, il vaut mieux être en
boîte, puisque chez l’habitant, les lits disponibles dans les chambres voisines
peuvent t’inciter à visiter la cage aux lions.
Autre point commun : le débrief du lendemain avec ton/ta
meilleur(e) pote :
Que la soirée se soit passé en boîte ou bien chez l’habitant, le
débrief du lendemain matin (ou plutôt de l’aprem vu l’heure à laquelle tu te
lèves) est presque le meilleur moment de ta soirée. Pourquoi ? Parce que
les faits racontés sont souvent bien différents, voire opposés, puisque ta
perception t’a fait faux bond pendant la soirée (en même temps que ta dignité).
Lorsque tu es concerné(e) par une histoire qu’on te raconte le lendemain, tu te
demandes souvent si tu étais à la même soirée et si la personne qui a (selon
les dires) fini à moitié nue sur le bar/la table c’était bien toi comme tout le
monde le prétend : « J’ai pas pu faire ça, je m’en rappellerais quand
même (froncement des sourcils qui atteste d'un doute grandissant)… ».
Lorsqu’il s’agit de débriefer à propos de la personne que tu as
chopée, le portrait que tu en fais s’apparente au sosie de Ryan Gosling. Quand
ton/ta pote s’en charge, il/elle te rappelle gentiment qu’il s’agissait
davantage d’un portrait made by Picasso « Guernica tu connais ? Bah
c’était ça mais en pire ».
Aoutch …
Bref, qu’elles se passent en boîte ou chez l’habitant, ces soirées
restent tes meilleurs souvenirs (du moins quand il t’en reste …)